Micro - Pierre Rigal

Publié le par Sarah Barreda

Répétition ouverte - en avant première le 18 juillet 2010 au Théâtre du Colombiers

 

Avant toute chose : une précision, j'ai vu Micro, en avant-première. Ce n'était donc pas la version définitive, ni la version mûrie par plusieurs représentations.

 

Pierre Rigal installe une ambiance : une scène chargée d'instruments. Il empreinte à la scène rock, ses instruments, ses références, ses musiciens afin de livrer sa vision fantasmée et mouvementée.

Il se présente, en habit de lumière, dans les postures archétypes des bêtes de scènes.  Cette introduction pose le postulat de la scène rock, de son détournement avec un humour enfantin très imagé.Très vite, ses créatures le rejoignent, chimères de musiciens, rockers, performers.

 

Les instruments sont détournés, nous pensons de façon très lointaine à James Thierrée. Il y a une graine de folie qui traverse les corps, les voix, la scène, le surgissement de la musique comme émanation de cette ambiance énergique, poétique, animale et machine.

 

Il y a comme une innocence, une scène de rock surgit de l'intime des souvenirs et délires.

 

Le groupe de musiciens nous livre un concert évolutif et visuel. On ressent leur complicité, leur synergie. Toutefois je m'interroge plus sur la présence de Rigal même. Contrepoint qui orchestre le tout, un peu empêché par l'étroitesse de l'espace, il est un peu en dehors, un peu dedans. Interprète tout en présence corporelle très physique, je n'ai pas l'impression qu'il arrive à intégrer pleinement l'esprit du groupe, leur folie sous-jacente, leur sauvagerie instinctive. Il y a bien des tentatives d'explosion physique, mais toujours très controlées, très dessinées. Rigal semble pris au piège de sa gestuelle de postures, idéale dans Press, trop parfaite dans Micro.

 

L'énergie de cette pièce nous traverse, amène de la jubilation. Tout comme Charmatz, Rigal s'approprie des codes qui ne sont pas les siens, et cette liberté décomplexée, nous emporte dans une grande respiration.

 

MICRO-5 -Pierre-Rigal -photo-Pierre-Grosbois 

 

Interprétation et musique

Malik Djoudi, Gwenaël Drapeau, Mélanie Chartreux, Julien Lepreux, Pierre Rigal

Crédit photo : Pierre Grosbois

Publié dans Danse

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