Recital - Olivier Normand
30 mars aux Subsistances
Voir l'envers du décor, avoir la sensation du plateau, cette émotion particulière que procure la scène : cela tient un peu du fantasme, renvoit à certains clichés photographiques qui ont immortalisé les stars du rock. Il suffit d'une lumière particulière, d'une profondeur de champ ouvrant sur l'obscurité d'une salle fictive, les spectateurs deviennent l'orchestre, la scène est cet entre deux-mondes, devant-derrière où se déploie un patchwork de différents instants de concerts, chant baroque, rock, nostalgie starmania de la star vieillissante ... un recital dont la cohérence tient aux deux interprètes.
Tantôt lui, de dos, il enchaîne des répertoires différents et nous fait deviner son rapport au public fictif, nous le suggère par une gestuelle particulière. On attend son profil, ses déplacements, il nous implique et nous détourne, se retourne. Masculin, féminin, artiste de scène.
Puis elle, présence au début discrète, accompagnatrice au piano, puis voix affirmée, puis corps poussé sur scène à force de secousses.
Ils deviennent des corps plastiques, plus que des danseurs, plus que des musiciens, et finalement sont tout à la fois, artistes de scène.