Superman returns - Bryan Singer
Après Avignon, on a besoin d'ultra-light ! Et quoi de mieux qu'un p'tit gars en collant bleu et culotte rouge ?
Puis, en France, les Bleus on aime bien. D'ailleurs pendant le film, j'ai eu une illumination : Superman c'est Zizou (ceci dit comme j'aime bien Zizou, j'ai tendance à le voir partout, chez tous les chauves, dans tous les coups de boule, les grands bruns aux yeux bleus, et mine de rien, avec ça, ça fait beaucoup de Zidanes partout) ;
Voilà, Superman c'est comme Zizou : les mêmes dilemmes partir-pas partir, demi-dieu qui doit sauver le monde (à savoir la France, parce qu'on est cocorico), au jeu de jambes extra-terrestre dans combinaison bleue, même la boule du daily planet me faisait penser au ballon de la FIFA, bref un p'tit gars plein de responsabilités qui aimerait bien ne pas rater sa sortie parce qu'après c'est dur dur. (Heureusement il se relève toujours le Superzizou.)
Et oui ! Même si les méchants, on a envie de les taper, faut faire attention à l'exemple qu'on donne, surtout que le Superzizou il a un fiston, alors il essaie de lui expliquer la vie : ça donne un truc du style le père, il devient le fils et le fils devient le père. Bon, il s'est un peu emmêlé les pinceaux, il devait se rappeler vaguement du poême de Kipling, mais en a fait du concentré de jus de carotte.
Super-Zizou, il en a marre de se voir dans toutes les couvertures de magazines, Super-Zizou ne sait plus trop si on a besoin de lui, mais en même temps, sans lui c'est pas pareil, tout fout le camp, il entend des voix qui lui disent de revenir, alors il revient, il est comme ça superzizou, c'est un petit gars tout simple, un peu émotif, tu vois ? En attendant, Super-Zizou a quand même envie de se prendre des vacances pour s'occuper de sa petite famille. D'ailleurs, il est retourné un peu chez lui, à Crypton. Qu'à cela ne tienne, il nous rassure : "je ne serai jamais loin".
Bref, il n'y aurait pas un peu de Zizou dans ce Superman returns, ça n'aurait pas été pareil. Sans Zizou, c'est jamais pareil.
Allez mon superzizou, je vais t'aider va ! Voilà ce que tu peux raconter à ton petit schtroumpf avant qu'il aille se coucher :
"Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot te remettre à bâtir
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter les sôts,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot.
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître
Penser, sans n'être qu'un penseur.
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant.
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front.
Si tu peux conserver ton courage et ta tête,
Quand tous les autres la perdront.
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils. "