28 jours plus tard - Danny Boyle

Publié le par Sarah


Humeur à avoir : paradoxale, c'est à dire cynique à la tentation romantique.

28-jours-plus-tard.jpg J'avais déjà reçu de chaleureuses recommandations sur ce film, recommandations que je ne démentirai pas aujourd'hui. Ce film est remarquable à plusieurs titres. Le synopsis pourrait n'être qu'un film de zombie .. quoi que, les films de zombie ont souvent une forte connotation politique qui permet une double lecture. 

Toujours est-il que 28 jours plus tard, permet les questions poupées russes, les questions qui s'emboitent les unes aux autres, en cachant toujours une de plus dure et cruelle pour arriver néanmoins à l'essentiel.

L'esthétique est sans artifices, ce qui est assez étonnant pour un film du genre, inspirée, avec des envolées poétiques contrastant avec la réalité de l'ensemble obtenu par un tournage en vidéo numérique. 
Dans le décor urbain, il dresse un portrait d'après-guerre, de décor apocalyptique déserté de l'humain. Et l'humain, on le cherche, c'est le noyau du film, ce que cache nos questions poupées russes. On le cherche dans ces constructions dénuées de sens dès lors que le citadin n'y est plus, on le retrouve un peu, dès lors qu'on se rapproche d'une nature splendide (la campagne anglaise et ses vastes étendues d'un vert affolant), insensible aux traumas, unique survivante au fléau. 
L'humain, on le rend nostalgique des conventions sociales qui le définissent, quand les rescapés tentent un simulacre d'apéro dans une ville mortifère, ou quand ils peuvent faire des courses sans restriction aucune oubliant, presque, dans l'enthousiasme, de choisir avec soin leur bouteille de whisky. 
L'humain, on n'y croit plus, même quand on est vivant, on s'y raccroche, désespérément, à l'intérieur de la cellule familiale.
Perdu dans un face à face abyssal, l'humain ne supporte pas le tête à tête avec soi-même et veut être au moins deux, ou se croire sauvé par l'acte copulatoire à tendance reproductive, il lui faut une finalité, un espoir, se trouver ou se perdre, mais surtout pas survivre.

Être ou ne pas être, ou disparaître dans une fureur de vivre.

Publié dans Cinéma

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F
je vous invite à faire un tour sur mon site internet www.lafeuilleblanche.com<br /> <br /> bye bye à bientôt j espère...<br /> <br /> fafa
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S
Bonjour Fabrice, votre site est intéressant en effet, une initiative dédiée à l'écriture, là aussi une jolie démarche. A bientôt donc.
C
Ce film m'a envoûtée. Certes je suis une grande amatrice de films de zombies mais ici c'est un grand moment du cinéma. C'est quand même Danny Boyle qui tire les ficelles, s'il vous plaît! L'image est splendide, les survivants interrogent en effet des questions essentielles. Le plus marquant est cet aspect poétique, le mot n'est pas abusif, de plusieurs scènes. C'est un excellent film, je dirais même magnifique, disons-le tout net. Et je ne suis pas étonnée que la suite soit moyenne, ce n'est plus du Danny Boyle.<br /> L'esthétique du film est remarquable en tout point: très brute (en même temps, comme tu le dis, c'est post-apocalyptique...), à l'anglaise, avec des acteurs très justes, des scènes poignantes. Et finalement le film de genre, pourtant bien traité (les aficionados ne sont pas déçus), n'est qu'un cadre pour une réflexion sur l'humanité. Comme la menace du zombie rôde, les rapports humains sont intensifiés.
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S
Et oui !  Faut croire que les films de zombie ont un public féminin, tout comme le rugby (c'est ce qui s'apelle passer du coq à l'âne)C'est toi miss qui aurait dû me faire un billet sur 28 jours plus tard, et oui, tu avais bien raison, c'est un très bon film. D'ailleurs faut que je ramène le DVD ce soir et ça me fait un brin râler. D'ailleurs, on a des films à aller voir nous deux ... La suite, sur le blog ; )
E
Eh bien, je ne pensais pas que ce film valait le coup d'oeil. Tu me fais changer d'avis. Mais il s'agit d'une suite, non ? Peut-être faut-il avoir vu le premier volet ?
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S
Attention, c'est le premier volet ! J'ai vu la suite qui est actuellement au cinéma et qui, sans être complètement inintéressante, est nettement en-dessous.