28 jours plus tard - Danny Boyle
Humeur à avoir : paradoxale, c'est à dire cynique à la tentation romantique.
J'avais déjà reçu de chaleureuses recommandations sur ce film, recommandations que je ne démentirai pas aujourd'hui. Ce film est remarquable à plusieurs titres. Le synopsis pourrait n'être qu'un film de zombie .. quoi que, les films de zombie ont souvent une forte connotation politique qui permet une double lecture.
Toujours est-il que 28 jours plus tard, permet les questions poupées russes, les questions qui s'emboitent les unes aux autres, en cachant toujours une de plus dure et cruelle pour arriver néanmoins à l'essentiel.
L'esthétique est sans artifices, ce qui est assez étonnant pour un film du genre, inspirée, avec des envolées poétiques contrastant avec la réalité de l'ensemble obtenu par un tournage en vidéo numérique.
Dans le décor urbain, il dresse un portrait d'après-guerre, de décor apocalyptique déserté de l'humain. Et l'humain, on le cherche, c'est le noyau du film, ce que cache nos questions poupées russes. On le cherche dans ces constructions dénuées de sens dès lors que le citadin n'y est plus, on le retrouve un peu, dès lors qu'on se rapproche d'une nature splendide (la campagne anglaise et ses vastes étendues d'un vert affolant), insensible aux traumas, unique survivante au fléau.
L'humain, on le rend nostalgique des conventions sociales qui le définissent, quand les rescapés tentent un simulacre d'apéro dans une ville mortifère, ou quand ils peuvent faire des courses sans restriction aucune oubliant, presque, dans l'enthousiasme, de choisir avec soin leur bouteille de whisky.
L'humain, on n'y croit plus, même quand on est vivant, on s'y raccroche, désespérément, à l'intérieur de la cellule familiale.
Perdu dans un face à face abyssal, l'humain ne supporte pas le tête à tête avec soi-même et veut être au moins deux, ou se croire sauvé par l'acte copulatoire à tendance reproductive, il lui faut une finalité, un espoir, se trouver ou se perdre, mais surtout pas survivre.
Être ou ne pas être, ou disparaître dans une fureur de vivre.