Récits de juin - Pippo Delbono
Festival d'Avignon - juillet 2006
" écrire sa vie en hommage à ", Pippo Delbono convoque souvent dans ses spectacles des figures d'artistes très fortes, Rimbaud, Pasolini, Sarah Kahn... Il écrit sa vie, puis la sublime par ses mises en scène qui parlent tant de lui, mais aussi du monde, tel qu'on ne sait pas le voir, avec ses simples et ses monstres, l'amour qui donne tant et prend tout autant.
Avec les récits de juin, Pippo Delbono revient sur ses spectacles et en livre une lecture autobiographique. Ce n'est pas une autopsie, ni une analyse, mais un récit senti et ressenti, un récit subjectif à l'épiderme sensible, avec des extraits de ses pièces soudain éclairées de son intimité, ces pièces qui nous bouleversaient sans qu'on comprenne ce qu'elles remuaient vraiment.
Il prend le verbe et se donne naissance, avec cet accent italien qui parfois nous enlève le sens des mots pour seulement nous en livrer une texture tranformée mais chargée d'émotions et toute aussi parlante; une matière poésie.
Pippo et son amour héroïne, une enseigne de théâtre qui scelle un destin, la séropositivité, l'homosexualité, le communisme, le bouddhisme, sa quête de liberté et son coming out bigot, sa rencontre avec Bobo qui regarde le futur en apparats d'Arafat, qui résume sa vie d'avant Pippo en trois gestes, mains croisées sur la poitrine, un oiseau qui s'envole puis un coup de fusil vers le ciel...
Pippo qui nous raconte tout ça tantôt dedans, tantôt distant, sur fond de printemps et de musiques poignards dans la poitrine et plongeon dans le ventre.
Voir le site de la compagnie : www.pippodelbono.it/